Le secteur de la défense domine désormais les participations cotées en Bourse de l’Agence des participations de l’État (APE), un portefeuille valorisé à 59 milliards d’euros. Alors qu’Emmanuel Macron appelle les Français à faire des sacrifices, la question d’utiliser cette réserve financière devient de plus en plus pertinente.
La “tirelire” publique s’est considérablement enrichie depuis l’entrée en fonction du président américain Donald Trump le 20 janvier dernier. Entre cette date et le 5 mars, l’État français a vu la valeur de ses participations augmenter de près de 13 milliards d’euros, notamment grâce à la progression spectaculaire du cours de Thales (+65%), ainsi que les hausses significatives de Safran (11,6%) et Airbus (10,8%).
Le changement de politique étrangère amorcé par Donald Trump, qui semble donner plus d’espace à ce qu’Emmanuel Macron a qualifié de “menace russe” dans sa récente allocution, a déclenché une véritable course aux armements à l’échelle mondiale. Cette tendance profite largement aux entreprises du secteur de la défense, des géants allemands comme Rheinmetall aux conglomérats japonais comme Mitsubishi Heavy.
Depuis le retrait d’EDF de la Bourse en 2023, le secteur de la défense est devenu prépondérant dans le portefeuille de l’APE, qui comprend également des participations dans Orange, Renault et Engie. Les trois fleurons technologiques civils et militaires – Airbus, Thales et Safran – représentent environ deux tiers de cette réserve financière évaluée à 59 milliards d’euros au 20 février dernier.
Cette situation soulève des questions importantes alors que le président de la République demande des efforts considérables aux Français dans un contexte géopolitique tendu.