Malgré un rebond des marchés financiers suite à l’annonce par Donald Trump d’un moratoire de quatre-vingt-dix jours sur les droits de douane réciproques, l’incertitude persiste quant aux perspectives économiques futures.
Les fluctuations spectaculaires des indices boursiers ces derniers jours ont de quoi déstabiliser les investisseurs particuliers. L’indice Nasdaq, composé principalement de valeurs technologiques américaines, illustre parfaitement cette instabilité : après une chute brutale de près de 13% en quatre séances consécutives suite à l’annonce par le président américain de droits de douane réciproques visant une cinquantaine de pays, l’indice a rebondi de plus de 12% moins d’une semaine plus tard, lorsque le même Donald Trump a déclaré un moratoire de quatre-vingt-dix jours sur ces taxes, à l’exception de celles appliquées aux produits chinois.
Cette nervosité des marchés boursiers mondiaux n’avait pas été observée depuis longtemps. David Taieb, directeur des investissements en actifs cotés chez Sienna Investment Managers, prévient que “tant que le dialogue n’est pas terminé entre les différents pays concernés et les États-Unis, le marché continuera d’être volatil”.
Dans ce contexte d’incertitude, quelle stratégie les épargnants devraient-ils adopter? Si aux États-Unis les montagnes russes des marchés ont des répercussions directes et considérables sur l’épargne des ménages, l’impact est plus limité en France. Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l’épargne, souligne que “la part des actions dans l’épargne des Français tourne autour de 20% tandis qu’elle se situe à plus de 40% pour les Américains”. Il ajoute que “si une partie des gains réalisés en Bourse ont des effets directs sur la consommation des Américains, ils sont capitalisés en France, l’effet richesse n’est donc pas le même”.
Néanmoins, la situation actuelle aura certainement un impact sur l’épargne des Français. Les produits de taux, qui représentent environ 60% de leurs économies, seront affectés. Philippe Crevel observe que “la dégradation de la conjoncture va sans doute conduire la Banque centrale européenne à accélérer son mouvement de baisse des taux”. En conséquence, la rémunération du Livret A devrait diminuer lors de sa prochaine révision prévue le 1er août.