Washington remet la main au porte-monnaie pour aider l’Ukraine. L’administration Biden a ainsi annoncé lundi lui apporter une aide militaire supplémentaire, évaluée à 725 millions de dollars. Elle comprend notamment des missiles et des mines antipersonnels, selon un communiqué du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.
« Les États-Unis fournissent un nouveau lot important d’armes et d’équipements (…). Cette aide supplémentaire (…) est évaluée à 725 millions de dollars », selon le texte. À moins de deux mois de l’investiture de Donald Trump, l’administration de Joe Biden affirme vouloir « s’assurer que l’Ukraine dispose des capacités dont elle a besoin pour se défendre contre l’agression russe ».
Les Etats-Unis et l’Allemagne, premiers donateurs
Selon l’institut allemand Kiel , entre février 2022 et août 2024, les pays qui soutiennent Kiev se sont engagés à hauteur d’au moins 310 milliards d’euros sur le plan militaire, financier ou humanitaire.
Les Etats-Unis sont de loin les premiers donateurs, suivis de l’ Allemagne , et du Royaume-Uni. Mais lorsqu’on comptabilise l’aide à l’échelle de l’Union européenne, celle-ci est la deuxième derrière les Etats-Unis. Lundi, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé une nouvelle aide de 650 millions d’euros à destination de Kiev, lors d’une visite surprise en Ukraine.
« L’Allemagne restera le principal soutien de l’Ukraine en Europe » , a-t-il martelé.
Le mois dernier, les États-Unis avaient annoncé une première livraison de mines antipersonnels à l’Ukraine. Une décision critiquée par des organisations de défense des droits de l’Homme. Les mines antipersonnel sont des engins explosifs qui continuent à tuer et à mutiler des personnes longtemps après la fin des conflits.
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que cette décision était rendue nécessaire par le fait que les forces russes menaient leurs opérations avec des unités d’infanterie à pied plutôt qu’avec des véhicules. Les Ukrainiens « ont besoin de choses qui peuvent aider à ralentir cet effort de la part des Russes », avait déclaré Lloyd Austin aux journalistes le mois dernier.
Biden accélère sur l’aide à Kiev
Quoiqu’il en soit, le président sortant Joe Biden cherche à accélérer la livraison d’aide à l’Ukraine. Récemment, son conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, avait évoqué la somme totale de six milliards de dollars à dépenser avant fin janvier. Le haut fonctionnaire avait aussi mis en garde contre les risques d’un arrêt du soutien des Etats-Unis.
« D’ici à la fin de l’administration (sortante), ils vont essayer d’expédier tout ce qui est disponible », comme des véhicules blindés et des munitions pour armes légères, « dont l’Ukraine a besoin et que les Etats-Unis possèdent en grandes quantités », avait récemment déclaré à l’AFP Mark Cancian, du Centre pour les études internationales et stratégiques (CSIS) dans la capitale américaine.
Kiev fait monter la pression
Les déclarations de Donald Trump sur l’Ukraine, nouvellement élu à la tête des Etats-Unis, ont suscité des craintes à Kiev et en Europe quant à l’avenir de l’aide américaine. Dimanche dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que son pays avait besoin de garanties de sécurité de la part de l’OTAN et de plus d’armes pour se défendre avant toute discussion avec la Russie.
Parallèlement, l’Ukraine met une pression maximale sur les pays de l’Otan pour être invitée à les rejoindre. Pas plus tard que ce mardi, la diplomatie du pays a ainsi déclaré que la « seule véritable » garantie de sécurité pour l’Ukraine est la « pleine » adhésion à l’Otan. Cette adhésion constituerait une menace « inacceptable » pour la Russie, a rétorqué dans la foulée le Kremlin.
Très prudent, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a temporisé en rappelant la position de principe de l’Alliance. Le processus devant conduire à l’adhésion de l’Ukraine est « irréversible », a-t-il ainsi rappelé devant la presse, sans toutefois évoquer quelconque calendrier.