La visite du ministre Laurent Saint-Martin dans la métropole lilloise a mis en lumière les préoccupations croissantes des entrepreneurs régionaux confrontés aux défis des relations commerciales mondiales en mutation. Face à l’évolution des droits de douane américains et à la pression concurrentielle chinoise, les entreprises exportatrices réévaluent leurs stratégies et cherchent des solutions pour préserver leur activité internationale.
Jeudi 17 avril, le ministre du commerce extérieur a rencontré une cinquantaine de chefs d’entreprise lillois pour échanger sur la situation économique tendue. Les témoignages recueillis révèlent un climat d’incertitude palpable qui affecte divers secteurs d’activité.
L’exemple de Pâtisserie des Flandres illustre parfaitement cette problématique. Cette entreprise familiale, dont 22% de la production est destinée à l’exportation avec 40% de ces exportations dirigées vers les États-Unis, a constaté un bouleversement significatif dès décembre 2024. Comme l’explique Stéphanie Potdevin, responsable export : “Nous avions développé de nouveaux produits spécifiquement pour le marché américain, mais actuellement tous nos projets sont complètement suspendus.”
Un phénomène similaire touche Lucullus, producteur de confitures haut de gamme. Son PDG, Augustin Motte, rapporte une précipitation inhabituelle des commandes américaines : “Habituellement, nous expédions dix conteneurs sur l’année entière ; là, nous avons atteint ce volume en seulement deux mois.” Cette situation exceptionnelle masque une inquiétude plus profonde concernant l’avenir, notamment face à la pression croissante des clients américains pour une révision à la baisse des prix.
La préoccupation majeure reste l’incertitude quant au niveau final des droits de douane que Washington imposera sur les produits européens, actuellement fixés à 10%. Cette situation d’attente paralyse les projets d’expansion et force les entreprises à reconsidérer leurs stratégies commerciales internationales.