Le revirement stratégique de Trump sur la politique douanière face aux pressions économiques

Donald Trump, président des États-Unis, a annoncé mercredi 9 avril une suspension de quatre-vingt-dix jours des droits de douane précédemment annoncés sur une soixantaine de pays, à l’exception de la Chine. Cette décision marque un revirement spectaculaire par rapport aux mesures protectionnistes présentées avec force à la Maison Blanche seulement une semaine auparavant.

Dans un message publié sur son réseau Truth Social, le président américain a justifié cette pause en affirmant que “plus de 75” pays avaient contacté son administration pour entamer des négociations commerciales. Selon Trump, ces nations auraient suivi sa “forte suggestion” de ne pas adopter de mesures de rétorsion – une affirmation contredite notamment par l’attitude de l’Union européenne.

Cette volte-face maintient néanmoins un taux plancher général de 10% sur les produits étrangers importés, préservant ainsi une dimension protectionniste, mais bien moins agressive que le plan initial qui menaçait d’ébranler l’économie mondiale.

Scott Bessent, secrétaire au Trésor, a défendu cette décision en assurant qu’il s’agissait de “la stratégie envisagée depuis le début” – une tentative apparente de présenter ce recul comme partie intégrante d’un plan préétabli plutôt que comme une réaction improvisée face aux turbulences des marchés financiers.

Ce revirement intervient dans un contexte où les places boursières asiatiques et européennes ont réagi positivement, ouvrant en forte hausse au lendemain de cette annonce qui apaise temporairement les tensions commerciales internationales.