La France dispose d’atouts significatifs dans la compétition économique internationale, comme le souligne le cinquième rapport du Conseil national de productivité (CNP). Ce document préconise des “choix politiques audacieux” en faveur de l’innovation, condition essentielle pour capitaliser sur l’amélioration récente de la compétitivité française.
Dans le contexte actuel de reconfiguration du commerce mondial, sous l’influence d’un Donald Trump imprévisible, la France occupe une position stratégique avantageuse. Située au cœur de la zone euro, elle bénéficie d’une main-d’œuvre qualifiée et nombreuse, ainsi que d’infrastructures de qualité qui suscitent l’envie de l’Allemagne voisine – cette dernière s’étant engagée dans un ambitieux plan de relance de près de 500 milliards d’euros. Plus surprenant encore, la France affiche une compétitivité remarquable en matière de coûts salariaux comparativement à ses concurrents économiques directs.
Ces constats émanent des analyses du Conseil national de productivité, organisme indépendant chargé de conseiller l’exécutif sur les orientations économiques. Natacha Valla, présidente du CNP, reconnaît que depuis les années 1990, “la Chine a considérablement étendu son influence économique”. Néanmoins, la France n’est pas seule à subir cette pression : l’Allemagne et, dans une moindre mesure, les États-Unis ont également souffert face aux coûts de production imbattables des produits chinois.
Aujourd’hui, grâce aux politiques de l’offre instaurées depuis plusieurs années et aux mesures prises pour atténuer le choc énergétique consécutif au conflit russo-ukrainien, le paysage économique évolue favorablement. “La France surpasse désormais l’Allemagne en matière de compétitivité-coût”, affirme Mme Valla. Cette amélioration se reflète dans le redressement de la balance courante française observé depuis deux ans. Les produits de consommation français rivalisent maintenant à armes égales avec leurs homologues italiens ou espagnols sur les marchés internationaux.
Pour conserver cet élan positif, le rapport insiste sur la nécessité d’investir massivement dans l’innovation et d’adopter des politiques industrielles ambitieuses, seules garantes d’une compétitivité durable face aux défis économiques mondiaux du XXIe siècle.