L’État californien connaît actuellement une situation économique préoccupante, passant d’un excédent budgétaire à un déficit significatif en seulement quelques mois. Cette détérioration rapide soulève des questions sur l’impact des nouvelles politiques fédérales.
Une transition budgétaire alarmante
En janvier dernier, lors de la présentation du budget préliminaire pour l’exercice 2025-2026, le gouverneur Gavin Newsom avait annoncé un excédent de 363 millions de dollars (environ 322 millions d’euros). Quatre mois plus tard, la situation s’est considérablement dégradée, avec un déficit anticipé de 12 milliards de dollars.
Le gouverneur démocrate attribue cette détérioration au “Trump slump”, terme qui désigne le ralentissement économique généré par les incertitudes liées au programme présidentiel et ses mesures perçues comme chaotiques.
La défense d’une économie puissante
Lors de la présentation de son budget révisé le 14 mai, Gavin Newsom a néanmoins tenu à souligner les performances remarquables de la Californie, qui demeure l’État le plus riche et le plus peuplé des États-Unis. “On ne se vante pas assez,” a-t-il déclaré, rappelant que selon le Fonds monétaire international, l’économie californienne a désormais dépassé celle du Japon avec un PIB de 4 100 milliards de dollars.
Si la Californie était un pays indépendant, elle occuperait la quatrième place mondiale, derrière les États-Unis, la Chine et l’Allemagne. En 2024, sa croissance a atteint l’impressionnant taux de 6%. L’État concentre également 18% des budgets de recherche et développement nationaux.
Tensions politiques autour des causes du déficit
Face à cette situation budgétaire, les lignes partisanes se durcissent. Les républicains rejettent l’explication du “Trump slump” et pointent plutôt du doigt le coût de la prise en charge des sans-papiers dans le budget de l’assurance-santé californienne.
Pris entre ces pressions contradictoires, le gouverneur Newsom, qui nourrit des ambitions présidentielles pour 2028, s’est vu contraint de faire des concessions. Il cherche activement à redresser la situation financière de l’État avant la fin de son mandat en 2026, tout en tentant de corriger son image de libéral déconnecté des réalités de l’Amérique profonde.
Cette situation économique californienne pourrait constituer un indicateur avancé des effets plus larges des politiques fédérales sur les finances des États les plus dynamiques de l’Union.