Les marchés financiers mondiaux traversent une période de turbulence sans précédent depuis la pandémie de coronavirus de 2020, conséquence directe de l’offensive douanière lancée par l’administration Trump. Les Bourses asiatiques ont été particulièrement touchées ce lundi 7 avril 2025, enregistrant des chutes spectaculaires alors que les cours du pétrole s’effondrent à des niveaux historiquement bas.
Dans les premières heures de négociation en Asie de l’Est, les indices boursiers ont affiché des baisses alarmantes : Hongkong a chuté de 10,7%, Taipei de 9,7%, Shenzhen de 8,7%, Tokyo de 6,4%, Shanghai de 6,3%, Séoul de 4,9% et Bombay de 3%. Ces places financières, premières à ouvrir après l’entrée en vigueur samedi des nouveaux droits de douane américains, ont été submergées par un mouvement de panique généralisé.
La Bourse de Taïwan a ouvert sur une dégringolade frôlant les 10%, tandis que Singapour perdait 7%. Les marchés chinois, fermés vendredi en raison d’un jour férié, n’ont pas été épargnés : Hongkong a perdu 9,28% dans les premiers échanges et Shanghai 4,21%.
Aux États-Unis, les contrats à terme laissent présager une nouvelle journée noire pour Wall Street. Dimanche soir, le contrat à terme sur le Dow Jones reculait de 3,89%, celui du S&P 500 de 4,39%. Ces deux indices avaient déjà subi des pertes massives jeudi et vendredi, avec des baisses respectives de 9,26% et 10,52%. En seulement deux séances, la place américaine a vu s’évaporer plus de 6 000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Le marché pétrolier n’échappe pas à cette tourmente. Le baril de West Texas Intermediate (WTI), principale variété américaine, est passé sous la barre symbolique des 60 dollars (54,60 euros) pour la première fois depuis avril 2021, abandonnant 3,31% à 59,94 dollars. Depuis mercredi, l’or noir américain a perdu plus de 16%. Le Brent de la mer du Nord suivait la même tendance avec une baisse de 3,29% à 63,41 dollars.
Cette crise fait suite à l’annonce par Donald Trump, mercredi dernier, d’une première vague de droits de douane de 10% imposée à l’ensemble des partenaires commerciaux des États-Unis, entrée en vigueur samedi. Ce taux sera relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de pays, notamment la Chine qui passera à 34%, et l’Union européenne à 20%.
Face à cette situation critique, l’administration Trump tente de rassurer les investisseurs. “La bonne stratégie, c’est de ne pas paniquer”, a déclaré Peter Navarro, conseiller au commerce du président, sur Fox News. “Ne vendez pas, car nous allons assister à la plus grande envolée des marchés jamais vue. Laissez le marché atteindre son plancher avant un rebond.”
Scott Bessent, secrétaire au Trésor, a qualifié la réaction des marchés de “phénomène à court terme”, tout en reconnaissant que les négociations avec les plus de cinquante pays ayant contacté la Maison Blanche pourraient prendre plusieurs mois avant d’aboutir à des accords.